Rappelons qu'entre 2006 et 2008, quasiment tous les courreurs ont abandonné les dérives larges au profit de dérives fines, afin de libérer le bateau au près. Le même phénomène est à envisager ? Pas si sûr, au vue des essais qui ont pu être réalisés sur une dizaine de sorties sur un V1R, sans modifier les réglages de mât et voile.
En voici un résumé :
- Au près, on distinguer l'utilisation des dérives en 3 temps :
- de 0 à 8 noeuds : la bateau est lent et ne cape. L'effet est d'autant plus important que le vent est faible. Lorsque le bateau est à plat, il est littéralement collé, même les F18 vont plus vite. C'est une catastrophe !
- de 8 à 12 noeuds : aucun avantage par rapport à des dérives droites. Le bateau glisse plus, il est très agréable à la barre mais au final un bateau avec des dérives droites arrivera en même temps.
- plus de 12 noeuds : le bateau à dérives courbes va plus vite. La différence n'est pas spectaculaire, mais il devient très facile d'allonger.
- Au portant, il n'y a aucune différence, sauf si on fait de la bootherie au trapèze. Avec des dérives courbes, le bateau est plus "facile" à faire décoller et pardonne les erreurs de barre.
En dehors des performances pures, il est important de souligner le comportement du bateau qui est assez différent. Nous venons de voir que le bateau est plus calé, pardonne plus, voire plus mou.
Il faut également noter que ces dérives sont très consommatrices en énergie. Il est donc nécessaire d'adapter les réglages de mât pour avoir un résultat intéressant.
Autre point et non des moindres, lorsque le bateau accélère franchement dans au moins 15 noeuds, il s'envole; et quand il est assez haut, le vent se prend sous le trampoline ce qui le fait cabrer. Le problème est que sur une régate, ce cas de figure se produit à chaque fois que l'on attaque un dog leg si on ne prend pas quelques précautions.
En conclusion, les dérives courbes respectent un principe fondamental de la voile : le compromis.
A moins d'avoir deux jeux de dérives ...